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La cochenille du Caféier

Saissetia coffeae

Aussi appelée cochenille hémisphérique, la cochenille brune du caféier est très largement répandue sous les Tropiques et dans les régions sub-tropicales où elle est un parasite commun sous serres. On la retrouve en Asie, en Inde, au Moyen-Orient, en Afrique, aux Etats-Unis, à Saint Pierre et Miquelon, Bermudes, Mexique, Amérique Centrale et du Sud, Nouvelle-Zélande, Australie, Océanie. En Europe, on la trouve en Autriche, Belgique, Allemagne, Europe de l'Est, Royaume-Uni, Italie, Portugal, Espagne, France...

Les dégâts causés peuvent conduire à un ralentissement de croissance des plantes, voir même la mort de la plante.

Fiche technique

Plantes hôtes :

Espèce polyphage (environ 200 plantes hôtes) avec un large spectre de plantes hôtes (80 familles ) et notamment les végétaux d'ornements dont : caféier, théier, coton, goyavier, grenadier, okra (ou gombo), corossol, pomme-cannelle, passiflore, bananier, palmier, ficus, citronnier, cycas, bambou, camélia, chrysanthèmes, croton, orchidées, lys, Aralia, cordyline, Anthurium, bégonia, fougères d'ornement, cèdre blanc, Epicea, Prunus, vigne, aubergine, ...

Morphologie :

A) Les adultes

La taille des femelles adultes est variable, entre 1,5 et 4mm de diamètre. Le bouclier lisse a une forme hémisphérique bien marquée et une base circulaire à allongée. Les mâles n'ont semble-t-il jamais été observés.

B) Les larves

Les larves passent par 3 stades. Les jeunes larves, brun-verdâtre sont aplaties et mesurent 0,35mm de long. Elles ont des yeux, des antennes et des pattes bien développés. C'est le seul stade mobile. Les stades suivants présentent une protubérance dorsale en forme de H similaire à celle de la cochenille de l'olivier. Cette protubérance disparaît au stade adulte.

C) Les œufs

Les œufs, 0,25mm de long et 0,13mm de large, ont une forme presque ellipsoïdale et sont blanc-rose et brillants.

Biologie :

La reproduction de la cochenille du caféier est parthénogénétique. Les femelles matures vivent 8-10 jours et pondent sous leur bouclier jusqu'à 600 œufs. Une fois qu'elles ont pondu, les femelles meurent et leurs boucliers servent de protection aux jeunes larves. Le stade larvaire L1 se déplace sur la plante pour trouver un endroit propice à son développement où il se fixe. On retrouve cette cochenille sur les feuilles, les tiges, les jeunes pousses et les fruits. Bien que L1 soit le stade mobile, jusqu'à l'oviposition, les individus peuvent se déplacer. Saissetia coffeae semble préférer les atmosphères chaudes, sèches et ensoleillées.

Selon le climat et les températures, le cycle de développement de la cochenille varie : 90-100 jours à 18°C, 30-40 jours à 28°C avec un développement maximum à 26°C. Le nombre de générations par an est de 1 à 6 selon la plante hôte et le climat. Le seuil minimum de température pour le développement des œufs serait de 7°C, 12°C pour les larves mobiles, et 4°C pour les stades L2, L3 (Chen-yi and Tsong Hong Su). Saissetia coffeae passerait l'hiver principalement aux stades L2, L3 (en Italie, les stades larvaires survivent à l'hiver en extérieur, Monaco et d'Abbicco, 1987)

Symptômes et dégâts :

L'abondant miellat que la cochenille sécrète sert de substrat à des champignons microscopiques qui forment une substance noire : la fumagine, qui entrave fortement l'activité photosynthétique de la plante et déprécie la beauté et la valeur marchande du produit. Les prises alimentaires elles-mêmes peuvent (selon la densité d'individus) causer des taches foliaires, un ralentissement de croissance des plantes, une déformation des organes infestés, une chute des feuilles voir même la mort de la plante.

Moyens de lutte

A) Lutte chimique

La lutte chimique est très difficile car les œufs et les jeunes larves sont protégés par les boucliers des femelles sous lesquels ils se trouvent.

Toutefois les produits homologués contre les cochenilles peuvent être utilisés pour traiter les stades œufs et jeunes larves mobiles.

Pour connaître la liste des produits homologués contre les cochenilles pour chaque type de cultures, consulter le site: http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

B) Technique culturale

Pour de faibles attaques, retirer les parties de la plante présentant des cochenilles et les brûler.