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Le Pou rouge de Californie

Aonidiella aurantii

Supposé originaire du sud-est asiatique, le pou rouge se rencontre aujourd'hui dans quasiment toutes les zones agrumicoles (Amérique du Nord, du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, bassin méditerranéen, ...).

Les principaux dégâts affectent la productivité, les fruits atteints étant écartés du tri, invendables.

Ordre : Homoptère

Famille : Diaspidae

Statut réglementaire : aucun


Fiche technique

Plantes hôtes :

Espèce polyphage. On l'observe en Italie sur agrumes, amandier, vigne, poirier, prunier, jujubier (Zizyphus), caroubier (Ceratonia) et rosier.

Morphologie :

Les boucliers des femelles, environ 2mm de long, sont subcirculaires à circulaires et de couleur rouge-orangé. Ce bouclier est composé par 3 stades successifs. Il est constitué de filaments secrétés, de liquide anal et des exuvies larvaires. Le tout est fixé par des sécrétions cireuses amalgamées avec des débris organiques et des poussières présents sur le végétal.

Les boucliers des mâles sont plus clairs que ceux des femelles tirant vers le gris. Ils sont nettement ovales avec l'exuvie de la première mue excentrée et moins rigide. Ils mesurent 1,3 à 1,6 mm de long, ont un aspect blanc feutré avec 2 ou 3 carènes longitudinales.

Biologie :

La lignée femelle compte 2 stades larvaires (L1, L2) et un stade adulte. Sous le bouclier la femelle se mature et prend une forme en fer à cheval avec les lobes abdominaux débordant de chaque côté du pygidium (extrémité postérieure de l'abdomen d'une larve). Les autres stades larvaires ont le pygidium saillant. Un voile ventral sépare le corps de la femelle et permet une très forte adhésion au substrat.

Une fois fécondée, la femelle donne naissance aux larves de premier stade (L1). Ces L1, jaunes, sont mobiles et parcourent l'arbre à la recherche d'un site de fixation. Les L1 peuvent se fixer directement sous le bouclier de leur mère et engendrer une superposition de boucliers ou encroûtements.

Certaines larves de premier stade vont donner la lignée mâle.

La lignée mâle est constituée de 2 stades larvaires, 2 stades nymphaux et un stade adulte. A partir du stade L2 le corps des mâles suit la croissance du bouclier et prend une couleur jaune-orangée. Rapidement se forment les ébauches des yeux puis l'individu se nymphose et devient adulte. Le développement des mâles est plus rapide que celui des femelles. Le mâle émerge du bouclier sous la forme d'un insecte parfait avec 3 paires de pattes, 2 paires d'ailes, une paire d'antennes à plusieurs articles mais aucun appareil buccal. Dès leur sortie les mâles cherchent activement les femelles.

Une femelle fécondée peut engendrer 80 à 200 larves selon les conditions climatiques. Les larves mobiles L1 (mâles et femelles) et les mâles adultes ailés assurent la propagation.

Selon les conditions climatiques le cycle biologique compte 3 à 4 générations par an. La cochenille passe l'hiver sous forme de L1, L2, femelles adultes et pupes mâles. Au printemps les femelles fécondées ayant passé l'hiver donnent des L1 qui assurent une dispersion larvaire. A la fin du printemps, vol de mâles qui fécondent les femelles. En été, deuxième dispersion larvaire et vol de mâle puis en automne troisième dispersion et vol de mâles. Une quatrième génération peut avoir lieu avant l'hiver.

Toutefois on assiste en Corse à une libération des larves L1 fortement étalée (jusqu'à 2 mois) et donc une présence permanente des larves L1 et non plus des générations bien marquées.

Symptômes et dégâts :

La cochenille passe l'hiver sur le tronc, les branche et rameaux. A partir du printemps les individus migrent sur feuilles puis fruits. En cas de fortes densités d'individus des encroûtements plus ou moins importants se forment sur les branches et rameaux notamment. Les arbres sont affaiblis et peuvent mourir.

Il n'y a pas de sécrétions de miellat par cette cochenille.

Sur fruits les boucliers et les prises alimentaires entraînent des déformations du zeste. Les fruits ainsi atteints sont écartés du tri et sont invendables.

Moyens de lutte

A) Lutte Chimique

La période d'intervention se situe au moment des essaimages des larves L1 qui sont le seul stade sensible de l'insecte aux traitements car non protégées par le bouclier. Pour bien réguler les populations de pou rouge en vergers, il est très important de bien réaliser les traitements d'hiver à base d'huiles d'hiver appliquées à haut volume (actions asphyxiantes sur les L1) .

En association avec la lutte chimique, dans les vergers fortement touchés, il est conseillé de brûler les bois de tailles. Pour connaître la liste des produits autorisés, consulter le site: http://e-phy.agriculture.gouv.fr

B) Lutte biologique

Une lutte biologique est aussi possible avec des parasitoïdes hyménoptères Aphytis melinus. Les stades de Aonidiella aurantii parasités sont L2 et début adulte pour les femelles et L2 pro-nymphes pour les mâles. Encarsia citrina joue aussi un rôle dans la régulation naturelle du pou rouge.