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La maladie de l'oeil de paon, ou tavelure de l'olivier

Spilocaea oleaginum

Champignon répandu dans la zone méditerranéenne et dans les zones de cultures de l'Olivier.

Il crée une défoliation qui peut affecter la floraison et diminue ainsi le rendement des oliviers.

Ordre : Hyphomycetales

Famille : Dematiaceae 

Statut réglementaire : aucun


Fiche technique

Plantes hôtes

Champignon propre à l'olivier.

Biologie

Le champignon se conserve en hiver sous forme de spores (conidies) dans les feuilles tombées au sol ou sur l'arbre.

La dissémination des spores est assurée principalement par la pluie (éclaboussures qui contaminent de nouvelles feuilles) mais aussi par le vent.

En conditions favorables d'humidité et de température (12-15°C), les conidies émettent des zoospores qui produisent un mycélium dans la cuticule des feuilles.

La durée d'incubation varie avec la température. L'optimum est de 12 à 15 jours à 16-20°C. Des températures proches ou supérieures à 25° C n'entraînent pas l'apparition de nouvelles tâches même après une pluie contaminatrice. L'hygrométrie est aussi un facteur favorable au développement de la maladie. L'optimum se situe autour de 80-85% (conditions de printemps et d'automne).

Lors de conditions favorables (1-2 jours de forte humidité relative), le champignon se développe et émet des conidies et des conidiophores.

En conditions limitantes (été chaud et longue période de sécheresse) le champignon reste au niveau des tâches foliaires à l'état latent.

Les périodes favorables à la maladie sont l'automne et l'hiver dans les régions à étés secs et hivers doux et le printemps et le début de l'été dans les régions à hivers plus froids.

Symptômes et dégâts

« L'œil de paon » est une série de cercles concentriques de différentes couleurs allant du noir au vert foncé puis du jaune au marron. Il s'agit en fait de colonies de champignons cryptogames microscopiques.

La maladie commence par toucher les branches basses puis envahit tout l'arbre. Des tâches rondes, le plus souvent annulaires, brun foncé à centre vert avec un bord jaune se forment sur la face supérieure des feuilles. Avec l'évolution de la maladie, le limbe des feuilles tend à jaunir et les feuilles tombent; l'olivier se dénude alors sévèrement jusqu'au remplacement des feuilles.

Les pédoncules peuvent également être attaqués causant la chute des fruits... À la différence de la teigne, les fruits tombent au sol avec le pédoncule.


La récolte ainsi que la vie de l'arbre peuvent être affectés par la chute des feuilles et des fruits.

Moyens de lutte

La lutte consiste à appliquer des traitements fongicides préventifs sur les arbres afin de protéger les organes des nouvelles contaminations propagées par les pluies.

Les périodes à risque de contamination se situent de début mars à fin juin et de fin août à mi-novembre. C'est pendant ces 2 périodes que les traitements doivent avoir lieu.

La liste des produits homologués pour lutter consultable sur le site "e-phy" à l'adresse: http://e-phy.agriculture.gouv.fr/usa/12503203.htm.

Les 3 matières actives autorisées pour lutter contre l'oeil de paon sont le cuivre, le mancozèbe et le krésoxim-méthyl. Pour chaque spécialité, se référer à la notice du fabricant. Il faut savoir que le renouvellement des traitements dépend du climat ainsi que de l'efficacité du produit. Il est en général nécessaire de renouveler la protection après 20 à 45 mm de pluie selon le produit. Attention pour le krésoxim-méthyl: le nombre d'applications annuelles est limité à cause des risques de résistance du champignon.

Une application de bouillie bordelaise peut également être appliquée en fin d'hiver.

Il n'est pas nécessaire de traiter si le seuil de nuisibilité de la maladie n'est pas dépassé (moins de 10% des feuilles tachées).