En octobre 2023, l’Observatoire des ambroisies écrivait un article pour sur l’arrivée d’Ophraella communa en France, en région Rhône-Alpes. Cette chrysomèle prédatrice stricte de l’ambroisie à feuilles d’armoise, arrivée sur le continent européen depuis 2015, est sous haute surveillance de l’ANSES et des instituts de recherche sur les solutions de lutte biologique (INRAE, FIBL, CSIRO…).
Une campagne d’observation et de mesures a été mise en place cette saison 2024 par l’INRAE en région lyonnaise, tandis que les repérages étaient encouragés par le biais de la plateforme signalement-ambroisie. Les populations observées étaient localisées jusqu’à début octobre dans le département du Rhône essentiellement. Or en octobre, 3 observations d’adultes beaucoup plus méridionales (sud Ardèche, nord Vaucluse) ont été faites, laissant présager un déplacement sur l’axe Rhodanien en fin de saison : voir la carte de répartition.
FREDON Occitanie et FREDON Drôme-Ardèche ont alors effectué une tournée de recherche, en ciblant les zones du couloir Rhodanien (grands axes routier, fluvial, ferroviaire), depuis Fourques (30) jusqu’au Teil (07)/Montélimar (26). Le protocole consiste en des observations visuelles (dégâts potentiels)+ battage au filet à insectes. C’est ainsi que 3 nouvelles localisations d’adultes, avec des dégâts très modérés sur des ambroisies en fin de cycle ont été détectées les 21 et 22 octobre sur des zones éloignées les unes des autres : Roquemaure (30), Suze-la-Rousse (26) et Bollène (84).
L’observation de Roquemaure (30) constitue une 1ère en Occitanie ! D’autres recherches dans le lit du Gardon (de Saint-Chaptes à Comps) avaient eu lieu, mais sans observations. Cela constitue également un résultat très intéressant permettant une cartographie de présence/absence de l’insecte et d’apporter des données de compréhension comportementale d’Ophraella pour l’équipe de Nicolas Desneux de l’INRAE.
Une campagne de battage a également été effectuée sur les zones très infestées du Lot, du Tarn-et-Garonne, du Tarn et de la Haute-Garonne. Cela a permis de confirmer l’idée qu’Ophraella n’est pas encore arrivée dans l’Ouest.
Fort de ces nouveaux éléments, les recherches se poursuivront l’an prochain !