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La graphiose de l'orme

Ophiostoma ulmi (Buism.)

Géographie : Originaire d'Asie, ce champignon se rencontre notamment en France, Grande Bretagne, Canada, Hollande, Amérique du Nord, Irlande, Italie, Espagne, Portugal.

Ordre : (Ascomycete) Sphaeriales

Famille : Ceratostomataceae

Statut réglementaire : aucun

Fiche technique

Plantes hôtes

Ophiostoma ulmi se développe principalement sur les ormes (champêtres, de montagnes, diffus) mais peut aussi attaquer les Zelkowa.

Biologie

Le champignon passe l'hiver à l'état d'ascospores, de spores libres dans les anfractuosités des rameaux ou au niveau des écailles des bourgeons. Les spores sont disséminées par la pluie, le vent, le contact des racines et essentiellement par 2 coléoptères : le petit et le grand scolyte de l'orme. Les spores germent au niveau des bourgeons au printemps (la germination des spores débute à 10°C). Les filaments germinatifs des spores traversent la cuticule des jeunes feuilles et pénètrent dans les tissus du parenchyme. Le développement des tissus mycéliens engendre une désorganisation cellulaire,une altération de la chlorophylle et un faible développement de la cuticule.

Le mycélium se développe dans les gros vaisseaux de l'aubier et sécrète une substance toxique entraînant l'obstruction des vaisseaux conducteurs. Le mycélium est à l'origine de deux types de fructifications (que l'on trouve notamment dans les galeries de scolytes) :

-des touffes allongées correspondant à la forme asexuée (la plus fréquente).

-Des globules à très long col (périthèces), forme sexuée (plus rare).

Ces fructifications libèreront des spores qui, transportées essentiellement par les scolytes iront infester d'autres sujets.

Les hivers doux et humides favorisent la conservation des spores et un printemps humide et froid prolonge la réceptivité de l'arbre à la maladie. En été, la hausse des températures et la sécheresse stoppent le développement de la maladie.

Symptômes et dégâts  

A) Sur feuilles

Au printemps, le limbe de la feuille déformé se crispe fortement (enroulement en spirale), s'épaissit et devient cassant. Il prend alors une teinte variant du blanc jaunâtre au rose-rouge. Les feuilles fortement crispées ne grandissent plus, elle se dessèchent, noircissent et restent un moment sur l'arbre avant de tomber. Dans ce cas le rameau est aussi atteint. Pour des attaques plus tardives, seule une partie du limbe est atteinte et prend une couleur rougeâtre. D'années en années, la perte répétée des feuilles fragilise l'arbre qui peut alors dépérir.

B) Sur rameaux

Les jeunes pousses s'épaississent, se courbent. Leur croissance est très réduite. On observe ainsi des bouquets de feuilles totalement cloquées. Le rameau est inégalement épaissi et présente des crêtes plus ou moins colorées en jaune ou en pourpre. Si l'infestation débute au niveau du bourgeon, la croissance du rameau est pratiquement nulle et les entre nœuds restent courts.

C) Sur fleurs et fruits

Les symptômes sont dans ces cas très exceptionnels. Les fleurs atteintes avortent et les fruits prennent un aspect verruqueux, décoloré, boursouflé avec une croissance ralentie.

Moyens de lutte

Les mesures prophylactiques

Lors de fortes attaques, éliminer les bouquets de feuilles cloquées et les rameaux atteints avant la production de spores. A l'automne ramasser les feuilles malades, enlever les fruits momifiés, et les brûler.. Elaguer et brûler les rameaux flétris afin de réduire le risque de développement et de contamination.

La lutte chimique

Les traitements chimiques aériens sont déconseillés car ils sont lourds à mettre en œuvre et ont un impact environnemental important. Pour les arbres d'ornement, des injections de fongicides endothérapiques sont envisagés mais n'assurent pas une protection totale et ils présentent un risque de phytotoxicité.

La lutte chimique ou par piégeage phéromonal contre les scolytes disséminateurs peut contribuer à abaisser le risque.