Erwinia amylovora (Burrill) Winslow et al.
Géographie : Erwinia amylovora est originaire d'Amérique du nord. Il est largement présent aux Etats-Unis, Canada, mais aussi au Mexique, au Guatemala, en Nouvelle-Zélande, en Egypte, Liban, Israël, Turquie, Arménie, Jordanie. En Europe, on retrouve cette bactérie en Allemagne, Autriche, Belgique, Bosnie, Bulgarie, Croatie, Chypre, Danemark, Espagne (un foyer en cours d'éradication), France (sauf dans le sud est), Grèce, Hongrie (un foyer en cours d'éradication), Irlande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, République de Macédoine, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni (sauf l'Irlande du Nord), Slovaquie, Suède, Suisse, Yougoslavie.
Ordre : Eubacteriales
Famille : Enterobacteriaceae
Statut réglementaire : Organisme de lutte obligatoire
Fiche technique
Plantes hôtes
L'hôte principal est le poirier mais Erwinia amylovora infeste aussi les pommiers et les cognassiers ainsi que certaines plantes sauvages (aubépines et sorbier) et d'ornements (cotonéasters, pyracantha, stranvaesia, chaenomeles...).
Biologie
La bactérie contamine l'arbre ou la plante essentiellement par la fleur mais aussi par l'extrémité des pousses en croissance, par des ouvertures naturelles ou des blessures. La bactérie progresse dans les rameaux puis les branches fruitières, les charpentières, et passe dans le tronc et le système racinaire. Au niveau des parties ligneuses de l'arbre, les zones infestées présentent un affaissement et un aspect humide. A la fin de la saison des chancres se forment dans ces zones et la bactérie y passe l'hiver. Au printemps et en été, ces chancres sécrètent des exsudats contenant un grand nombre de bactéries. Ces bactéries sont disséminées par l'eau, le vent, les insectes, l'homme, ... Erwinia amylovora atteint son développement optimum vers 24-27°C. Les bactéries survivent dans l'arbre tant que celui-ci est vivant. Le développement d'Erwinia amylovora arrête la montée de la sève élaborée au dessus des zones atteintes.
La progression d'Erwinia amylovora dans un verger peut être favorisée par :
- un excès d'humidité : irrigation excessive et mauvais drainage des sols,
- l'arrosage par aspersion,
- une taille sévère,
- les rejets des porte-greffes qui permettent un accès rapide aux racines,
- un excès d'azote,
- une floraison secondaire abondante.
Symptômes et dégâts
Les symptômes sont les plus importants sur poiriers.
A) Sur l'écorce
La maladie progresse dans les rameaux, les branches et le tronc. La maladie se traduit par un affaissement de l'écorce, des chancres se forment au niveau de ces zones. Des exsudats d'aspect laiteux à brun-jaune coulent des chancres. Sous ces chancres, les tissus infectés sont brun-rouge, humides et luisants.
B) Sur feuilles
Sur les parties atteintes, les feuilles brunissent (poirier) ou roussissent (pommier), et prennent un aspect brûlé.
C) Sur inflorescences et jeunes pousses
Pendant la floraison, les bouquets floraux noircissent ; les jeunes pousses se dessèchent et se recourbent en crosse.
Moyens de lutte
Il n'existe pas de traitement efficace pour lutter contre le feu bactérien. Certains produits cupriques peuvent être utilisés en traitement préventif. Pour connaître la liste des produits homologués se référer au site: http://e-phy.agriculture.gouv.fr.
Les organes atteints doivent être coupés à environ 1m en dessous des symptômes apparents et brûlés sur place ; les plaies doivent être traitées avec un traitement cuprique ; les mains, les outils et les vêtements de coupe doivent être désinfectés à la javel ou à l'alcool. Les plantes fortement atteintes doivent être rapidement arrachées et brûlées sur place.
- la FREDON Corse (04.95.26.68.81).
Les fruits non récoltés doivent être ramassés pour éviter d'attirer les oiseaux (un des vecteurs de la maladie).
Ne planter que des variétés tolérantes (les variétés sensibles sont interdites à la plantation).
Du fait de la grande facilité de transmission de cette maladie, il convient de détecter précocement les foyers pour ralentir sa progression.
Tout symptôme de cette maladie doit être déclaré à :
- la DRAF/SRPV-Corse Service Régional de la Protection des Végétaux (04.95.59.28.28),