Cydia pomonella
La présence de chenilles dans les fruits entraîne une chute prématurée des fruits et peut ainsi détruire des récoltes entières.
Ordre : lepidoptera
Famille : tortricidae
Statut réglementaire : aucun.
Fiche technique
Plantes hôtes :
Cydia pomonella s'attaque aux pommiers et aux poiriers mais aussi aux cognassiers, noyers, abricotiers et parfois pêchers et pruniers.
Morphologie :
A) Les adultes
Les adultes mesurent 16-19mm d'envergure. Les ailes antérieures sont grisâtres avec de nombreuses petites bandes transversales gris foncé. A leur extrémité se trouve une tache ovalaire brune bordée de deux lignes brun doré et brillantes. Leur frange est fine et dorée. Les ailes postérieures sont brun rougeâtre avec des reflets faiblement dorés. Leur pourtour est finement cilié avec une marge légèrement enfumée.
B) Les larves
Les larves font 16-20 mm de long, leur corps est rose pâle à rougeâtre selon la coloration de la chair du fruit. Elles possèdent une tête brun foncé, une plaque thoracique brune. Chaque segment du corps porte de petits tubercules sombres porteurs de fines soies. Les fausses pattes abdominales comptent 35 à 45 crochets formant une couronne complète. Les fausse-pattes abdominales portent 25-30 crochets disposés en demi-couronne. Il n'y a pas de peigne anal.
C) Les oeufs
Ils sont circulaires, d'un diamètre de 1,3mm, aplatis et blanc rosé et légèrementb bombés au centre. Ils sont déposés isolément ou par groupes de deux ou trois sur les feuilles, rameaux et rarement sur les jeunes fruits.
Biologie :
Les adultes apparaissent de façon échelonnée du début avril au mois d'août. Ces papillons sont de mœurs crépusculaires et nocturnes. L'accouplement et la ponte n'ont lieu que si la température est supérieure à 15°C. La ponte débute le jour même ou le lendemain de l'accouplement, chaque femelle pondant en moyenne 30 à 50 œufs.
L'incubation des œufs varie de 18 jours à 15°C à 6-7 jours à 23-25°C. Les chenilles éclosent à partir du mois de mai et se déplacent pendant 2 à 5 jours en mordillant l'épiderme des fruits. Elles pénètrent au point de contact de deux fruits, au point de contact entre un fruit et une feuille, ou dans l'œil du fruit. Les larves se dirigent vers le cœur des fruits en creusant une galerie unique ou bifurquée.
Le développement larvaire dure 3 à 4 semaines selon les températures. Une fois leur développement achevé, les chenilles de cinquième stade quittent le fruit et tissent un cocon. Soit ces chenilles entrent en diapause jusqu'au mois d'avril de l'année suivante soit elles se nymphosent et donnent des papillons de seconde génération.
Ces papillons de seconde génération apparaissent à partir du mois de juillet. Les chenilles de seconde génération se développent rapidement. Comme pour les chenilles de première génération les larves L5 tissent un cocon soyeux (hibernaculum) dans les anfractuosités du tronc ou dans divers abris sur le sol ou dans le sol à faible profondeur.
Symptômes et dégâts :
Au niveau du point d'insertion de la jeune larve, on observe une zone rongée (brun rouge), suivie d'une galerie en spirale, prolongée par une galerie aboutissant directement aux pépins dévorés par la larve. Les excréments produits par les chenilles sont refoulés dans les galeries creusées et émergent à l'extérieur du fruit au niveau du point de pénétration sous formes de petites masses brunâtres fréquemment envahies par les moisissures.
La présence de chenilles dans les fruits entraîne une chute prématurée des fruits. Le carpocapse peut détruire des récoltes entières de pommes.
Moyens de lutte :
A) Lutte chimique
La lutte chimique s'appuie sur des modèles mathématiques intégrant la biologie du carpocapse et les données météorologiques afin de prévoir les vols. Pour connaître la liste des produits homologués, consulter le site: http://e-phy.agriculture.gouv.fr
Toutefois, ce type de lutte commence à présenter ses limites du fait de l'apparition chez l'insecte de phénomènes de résistances à certaines matières actives.
B) La confusion sexuelle
Actuellement deux produits sont commercialisés en France par Isagro : Isomate C de la société Sumi Agro France et Ecopom, de Biotop.
Le principe est de disposer dans les vergers avant les premiers vols les diffuseurs de phéromone qui empêcheront l'accouplement des papillons. Ces diffuseurs dégagent la même phéromone sexuelle (la codlémone) que celle émise par la femelle du carpocapse, pour attirer le mâle.
Cette technique s'avère efficace sur une surface minimale de 3 ha et pour des pressions peu importantes. Elle doit prendre en compte l'environnement du verger: notamment la présence de vergers voisins fortement infestés ou comportant des espèces à risque (telles que poirier, cognassier ou noyer), ou les éclairages nocturnes qui attirent les individus. Les femelles fécondées à l'extérieur pouvant venir pondre dans la parcelle concernée. Cette méthode nécessite un contrôle régulier des parcelles.
C) La carpovirosine
La carpovirosine (CARPOVIRUSINE 2000® commercialisée par NPP) est un biopesticide à base de CpGV (virus de la granulose du Carpocapse) qui est un agent pathogène naturel et spécifique du Carpocapse des pommes, des poires et des noix. Les granules viraux sont ingérés par les larves dès l'éclosion et leur multiplication dans les chenilles entraîne un arrêt de l'alimentation des larves qui meurent.
D) Mesures prophylactiques
Les chenilles tissant leurs cocons notamment dans les anfractuosités de l'écorce, il est nécessaire de ne pas laisser les palox dans les vergers d'une récolte à l'autre. De même il faut éviter tout stockage de bois et fruits infestés à côté des vergers.