Diaphorina citri (Kuwayama)
Géographie : Diaphorina citri est originaire d'Asie du Sud. L'espèce est largement répandue en Asie tropicale et subtropicale (Afghanistan, Arabie saoudite, Bangladesh, Chine, Hong-kong, Inde, Japon (Iles Ryukyu), Lao, Macao, Malaisie (péninsule, Sabah), Myanmar, Népal, Pakistan, Philippines, Singapour, Sri Lanka, Taïwan, Thaïlande, VietNam). On la retrouve en Afrique (Maurice, Réunion), en Amérique centrale, aux Caraïbes, ainsi qu'en Amérique du Sud (Brésil en 1942, Paraguay, Uruguay) et en Amérique du Nord (Floride en 2000 et Texas). Au Texas, le ravageur a été introduit accidentellement via l'importation de conteneurs de Murraya. Des fruits atteints exportés vers la France en provenance de Honduras ont été interceptés. Pour le moment l'espèce n'a pas encore été détectée en Europe et Australie. Les facteurs climatiques limitent sans doute sa progression.
Nom scientifique : Diaphorina citri (Kuwayama, 1838)
Ordre : Homoptera
Famille : Psyllidae
Statut réglementaire : OEPP en liste d'alerte A1 N°37 et en quarantaine sur la liste CPPC
Fiche technique
Plantes hôtes :
D. citris se développe uniquement sur la famille des Rutaceae (agrumes) comprenant entre autre les genres Citrus (C. limon, C. aurentiifolia) ou Murraya (M. paniculata) utilisés en ornement, haies ou en tant que fruitiers. En Europe, ces espèces sont confinées aux pays Méditerranéens.
Identification et Morphologie :
L'imago est un petit psylle de 2-3mm de long marbré de brun et de gris recouvert d'une sécrétion poudreuse lui donnant un aspect poussiéreux. Les ailes disposées en toit sur l'abdomen sont de couleur brune (et noire pour le ravageur similaire Trioza erytreae). Le pourtour de l'extrémité de chaque aile présente une bande brune interrompue à l'apex. Les larves mesurent 0,25 mmà 1,7mm de long au cinquième stade larvaire (le dernier stade). De couleur jaune-orangée, les larves présentent de fins filaments autour du corps. Les œufs jaunes-orangés sont en forme d'amande et mesurent environ 0,15mm de longueur.
Biologie :
D. citri possède un cycle biologique court et une fécondité élevée. L'accouplement à lieuaprès l'émergence des adultes. Les insectes sont très actifs entre mars-et juin. Les œufs sont pondus individuellement de mars à mai à l'intérieur des feuilles juvéniles, à l'aisselle des feuilles ou sur les autres parties tendres de la plante. Les femelles présentent une période de pré-ponte d'environ 12 jours et peuvent pondre jusqu'à 800 œufs en deux mois. L'éclosion à lieu en 3-23 jours (en été et en hiver respectivement). Ensuite, cinq stades larvaires se succèdent pendant 11-30 jours. En période sèche, les adultes sont nombreux, mais les larves sont généralement absentes. Le cycle biologique complet dure donc de 14 à 48 jours et il peut y avoir jusqu'à 10 générations qui se chevauchent en une année. Les adultes hivernent et peuvent vivre jusqu'à 6 mois. Ils sont très actifs et sautent à la moindre perturbation. Les larves s'éloignent lorsqu'elles sont dérangées mais elles sont généralement sédentaires et vivent en groupes. Les fluctuations de populations sont étroitement liées aux phases de croissance des agrumes, car les œufs sont pondus exclusivement sur des parties jeunes en croissance.
Symptômes et dégâts :
Les dégâts causés par D.citri sont le retrait de larges quantités de sève lors des piqûres, l'excrétion de miellat favorisant l'installation de la fumagine qui perturbera la croissance de la plante ainsi que la transmission de l'agent du greening des agrumes. Les piqures entrainent la déformation des jeunes feuilles (courbement). Les feuilles atteintes tombent prématurément. Le greening (appelée chlorose du citron) se traduit par un jaunissement et par la présence de marbrures jaunes le long des nervures principales. D. citri peut devenir infectieux à partir des 4ème et 5ème stades larvaires. Il requiert une incubation d'environ 21 jours après une piqûre alimentaire. Les plantes atteintes voient leur croissance ralentie et leur floraison diminuée.Les fruits sur les arbres atteints sont petits, sous-développés, inégalement colorés, durs et peu juteux.
Moyens de lutte
A) Lutte biologique
Il existe un certain nombre d'ennemis naturels de D. citri. Tamarixia radiata (originaire d'Inde) est un parasitoïde spécifique de D. citri qui s'avère efficace dans la régulation des populations en lutte biologique. Des lâchés à raison de 30 à 50 adultes par km² de zone agrumicole seraient efficaces.
B) Contrôle cultural
Afin d'éviter toute contamination, il est essentiel de préserver les zones saines en interdisant toutes importations d'agrumes (greffons, arbres greffés, plantules de porte greffe) en provenance des zones contaminées par le greening ou le psylle asiatique. Les plants atteints doivent être détruits par incinération.