Eriosoma lanigerum Hausmann
Géographie : Ce puceron a été introduit d'Amérique du Nord à la fin du 17ème siècle. Dans son pays d'origine, il est hétéroécique : il migre de l'orme américain (son hôte primaire) vers le pommier (son hôte secondaire). Il vit exclusivement sur rosacées ligneuses dans nos régions.
Ordre : Hémiptère Famille : Aphididae Statut réglementaire : aucun
Fiche technique
Plantes hôtes
Son hôte principal est le pommier, mais on peut aussi l'observer sur cognassier et plus rarement sur poirier.
Morphologie
A/ Les adultes
Aptères ou ailés, leur longueur est de l'ordre de 2 mm. De couleur brun violacé, le corps est recouvert d'une cire laineuse caractéristique plus ou moins enchevêtrée. On observe une couleur rouge en l'écrasant.
B/ Les larves
Plus petites avec un rostre proportionnellement plus long.
Biologie
L'hivernation se fait sous forme de larves dans les anfractuosités du tronc, les chancres, sur le collet et les grosses racines. Plus l'hiver est doux, moins il y a de mortalité de larves et plus la contamination de la couronne au printemps sera rapide.
Dès avril-mai, les premières colonies sont visibles sur le bois âgé est les jeunes pousses. 10 à 12 générations peuvent alors se succéder par parthénogénèse ; chaque femelle étant capable d'engendrer plus de 100 larves.
A partir de juillet, apparaissent des femelles aillées assurant la dispersion et la formation de nouvelles colonies sur d'autres arbres.
Symptômes et dégâts
Les dégâts sont causés sur rameaux. Les pucerons provoquent par leurs piqures et l'injection d'une salive toxique, la formation de boursouflures et de chancres qui entravent la circulation de la sève. Des parasites secondaires peuvent alors attaquer les arbres affaiblis (comme le chancre du pommier Nectria galligena).
Moyens de lutte
Mesures prophylactiques
Ces mesures sont à la base de toute protection chimique ou biologique.
Mesures concernant la conduite des arbres :
- Eliminer des repousses à la base.
- Aérer des arbres.
- Mastiquer les plaies pour qu'elles cicatrisent rapidement.
- Eviter tout excès d'engrais, et notamment d'azote et de potasse, ce qui augmente la sensibilité des plantes aux pucerons et aux champignons et provoquent des carences en magnésium.
Mesures spécifiques à l'élimination des pucerons :
- Passer de l'alcool à bruler au pinceau sur les colonies.
- Brûler les bois de taille avec présence de pucerons.
La lutte biologique
Avant d'engager une lutte, vérifier la présence de la guêpe Aphelinus Mali. Cet hyménoptère introduit vers 1920 d'Amérique parasite le puceron et sa présence est souvent suffisante pour limiter sa multiplication.
D'autres auxiliaires sont présents naturellement dans le verger. Il est cependant possible d'avoir recourt à la lutte biologique à l'aide d'insectes aphidiphages lâchés en masse.
Les horticulteurs et les jardiniers peuvent se procurer des anti-pucerons comme par exemple :
- Le chrysope Chrysopa carnea,
- Les coccinelles Harmonia axyridis ou Adalia bipunctata (à lâcher dés l'apparition des premiers pucerons),
- La cécidomyie Aphidoletes aphidimyza (cultures sous-abris).
Certaines petites punaises ainsi que les Syrphes prédatent également le puceron.
Pour favoriser le développement des auxiliaires, éviter les insecticides généraux et les traitements trop agressifs.
De plus, la présence d'une population importante de fourmis peut être gênante. Ces dernières se nourrissent du miellat produit par les pucerons et protègent les colonies des auxiliaires. La mise en place de bandes engluées autour des troncs permet de limiter leur accès à l'arbre.
Lutte chimique
Traiter au printemps, dés l'apparition des premières colonies ou juste après la récolte avec un aphicide. La seule matière active autorisée pour les professionnels contre le puceron lanigère est le pyrimicarbe. C'est un translaminaire qui agit par contact et vapeur et est sélectif de nombreux insectes auxiliaires. Traiter sur toute la frondaison dés l'apparition des premières colonies au printemps. Renouveler le traitement aphicide à la mi-mai et à la mi-octobre suivant l'évolution de la population de pucerons.
Après la chute des feuilles une huile d'hiver à base d'huile de colza ou de paraffine peut être appliquée sur le tronc et les grosses branches.
La liste des produits phytosanitaires autorisés est consultable sur le site e-phy.
Résistances Variétales
Certaines variétés de pommiers sont très sensibles aux attaques du puceron lanigère : Reine des reinettes, Calville blanc, Reinette du Canada, Belle de Baskoop, Starking. D'autres ne sont que faiblement attaquées, telles que : Golden délicious, Jonathan, Reinette grise du Canada... Certains porte-greffes sont plus résistants tels que le MM106, MM111 et M116...