
Première découverte de la guêpe samouraï, un agent de lutte biologique prometteur contre la punaise diabolique, en Alsace
La guêpe samouraï a été découverte en Alsace dans le cadre d'une expérimentation menée en arboriculture. Depuis 2024, FREDON Grand Est et le VEREXAL, en partenariat avec l’INRAe de Sophia-Antipolis, mènent des expérimentations de lutte biologique en vergers de pommiers afin de lutter contre la punaise diabolique, Halyomorpha halys. La première année de ce projet a consisté à établir un inventaire préliminaire des populations de H. halys et de ses ennemis naturels indigènes sur le réseau de sites expérimentaux en Alsace. L’objectif de ce projet est de tester en plein champ l’introduction et l’acclimatation de candidats de lutte biologique afin de contrôler durablement les populations de punaise diabolique. Il s’agit de micro-guêpes du genre Trissolcus, qui sont des parasitoïdes oophages (qui pondent à l’intérieur des œufs de l’espèce ciblée) de la punaise diabolique.
Une découverte inattendue a été la collecte de Trissolcus japonicus, un parasitoïde exotique d’œufs de H. halys sur l’un de nos sites d’expérimentation alsacien. Cet hyménoptère fait partie des candidats potentiels à l’introduction et l’acclimatation pour contrôler durablement les populations de punaises diaboliques, ces deux espèces ayant la même aire d’origine asiatique. A ce jour, aucune introduction volontaire de ce parasitoïde en Alsace n’a été documentée. Cette espèce a également été retrouvée en région Nouvelle-Aquitaine (2022) ainsi que dans d’autres pays européens (Suisse en 2017, Italie en 2018 et Allemagne en 2020). Nous pouvons donc penser soit à une introduction involontaire de l’auxiliaire avec des œufs de punaises parasités (via des mouvements de végétaux par exemple), soit à la dissémination autonome de l’espèce depuis une autre région européenne (Allemagne par exemple).
Nos travaux se poursuivront cette année sur l’ensemble des sites du réseau, avec un focus particulier pour le suivi de la population de T. japonicus découverte en 2024 pour déterminer sa réelle installation sur le site.
Sur les autres sites du réseau, les possibilités d’introduction, en vue de son acclimatation, d’une autre espèce de parasitoïde prometteur, Trissolcus mitsukurii, font actuellement l’objet de réflexion au sein du projet. Ces travaux bénéficient du soutien financier de la Région Grand Est.