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Essais de lutte biologique contre le Carpocapse des pommes et la Drosophile à ailes tachetées

En partenariat avec l’INRAE (Equipe de Recherche et Développement en Lutte Biologique – Institut de Sophia Antipolis), FREDON Grand Est et ses partenaires locaux, VEREXAL et AREFE, ont débuté en 2023 deux essais visant à proposer une solution de lutte biologique pour la régulation de deux ravageurs importants en arboriculture fruitière, responsables d’une forte déperdition de production et de nombreux traitements pour les contenir :

  • Le Carpocapse des pommes, Cydia pomonella, qui s’attaque également aux poires et noyers ; à l’aide du parasitoïde Mastrus ridens
     
Dégâts de Cydia pomonella sur pomme (déjection de la larve et galerie dans le fruit)
Crédit : FREDON Grand Est 
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Mastrus ridens
Crédit : INRAE
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  • La Drosophile à ailes tachetées, Drosophila suzukii, très polyphage, qui s’attaque à de nombreux petits fruits (framboises, fraises, myrtilles, …) et fruits rouges (cerises, prunes) ; à l’aide du parasitoïde Ganaspis cf. brasiliensis
     

 

Dégâts de Drosophila suzukii sur framboise et prunes (ramollissement et coulure du fruit)
Crédit : FREDON Grand Est
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Ganaspis cf. brasiliensis Crédit : USDA
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Ces projets (financés par la Région Grand Est) sont complémentaires d’actions menées dans le Sud et l’Ouest de la France par l’INRAE dans le cadre du projet « SuzoCarpo » (financement Ecophyto). Ce projet vise à acclimater des parasitoïdes (auxiliaires de lutte biologique) pour lutter durablement contre les ravageurs Drosophila suzukii et Cydia pomonella. Le résultat visé à terme est une diminution importante des densités et pressions de ces ravageurs sur les systèmes de cultures concernés, de façon pérenne et sans coût pour les filières, permettant en retour une réduction de l’usage des pesticides contre ces ravageurs.

 

Ces essais d’introduction d’un auxiliaire de lutte biologique sont dits de « lutte biologique par acclimatation ». Il s’agit ici :

  • d’étudier initialement le cortège d’ennemis naturels (parasitoïdes ou prédateurs) du ravageur cible dans son aire d’origine ; 
  • de caractériser et de sélectionner les potentielles espèces candidates en laboratoire de quarantaine et d’obtenir les connaissances suffisantes pour s’assurer de l’absence d’effet non-intentionnel sur l’entomofaune non-cible lors de l’introduction dans le nouvel écosystème ; 
  • enfin, d’introduire l’espèce d’auxiliaire retenue dans l’environnement afin de l’acclimater et d’obtenir un contrôle pérenne du ravageur avec une dissémination naturelle de l’auxiliaire.

Ce long parcours, accompli par les équipes de l’INRAE au cours des dernières années, a permis d’obtenir les autorisations pour le territoire métropolitain d’introduction de Mastrus ridens en 2017 et de Ganaspis cf. brasiliensis, en 2022 (avis favorables de l’ANSES et autorisations officielles du Ministère de l’Agriculture et du Ministère de l’Environnement). 


La phase actuelle des projets est l’introduction ciblée de ces auxiliaires dans des parcelles d’essais exploitées, le suivi dans le temps de l’installation des populations introduites et le suivi de la potentielle diminution de pression des ravageurs ciblés. A terme, les acquis de ces essais devraient permettre, si les résultats sont satisfaisants, de multiplier les points d’introduction de ces auxiliaires sur le territoire français, afin d’obtenir une couverture des bassins de production des cultures concernées.


Les projets portés par FREDON Grand Est et ses partenaires visent ainsi à tester l’introduction :

  • de Mastrus ridens dans 3 parcelles de pommiers en Alsace et en Lorraine
  • de Ganaspis cf. brasiliensis dans 2 parcelles (cerise et myrtille) sur ces mêmes territoires.


Afin de pouvoir quantifier l’effet de ces auxiliaires sur les populations cibles de ravageurs, il convient de mener des suivis de « pré-introduction » sur les parcelles du dispositif. Ces premiers travaux ont été menés depuis la fin du printemps 2023 par les équipes de FREDON Grand Est et de ses partenaires, selon les protocoles construits dans le cadre du projet « SuzoCarpo » de l’INRAE. Ils suivent actuellement leurs cours et se poursuivront jusqu’à la fin de l’été 2023 :

  • Pour Mastrus ridens : une quantification initiale des populations de carpocapse sur les parcelles d’essais à l’aide de bandes pièges cartonnées disposées sur les pommiers. Les larves de carpocapse viendront effectuer leur transformation en adulte dans ces bandes pièges en y trouvant refuge. Cela permettra, en les dénombrant, de mesurer la population de ravageur présente. Ce dispositif permettra également de détecter d’éventuels auxiliaires indigènes déjà présents sur les parcelles d’essai. 
     
Bande piège en carton ondulé pour la capture de carpocapse et de potentiels auxiliaires indigènes
Crédit : FREDON Grand Est
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  • Pour Ganaspis cf. brasiliensis : des récoltes régulières de baies et fruits, sauvages ou cultivés (merise, cerise, prunelle, mûre, myrtille, …)  sont effectuées sur les parcelles d’essais afin de quantifier et comprendre les mouvements des populations de Drosophila suzukii entre compartiments cultivés et sauvages. En effet, cette drosophile peut faire plus d’une dizaine de générations par an, en passant d’une espèce végétale à l’autre en fonction du mûrissement successif des baies et des fruits présents dans l’environnement. Ces récoltes régulières, mises en éclosoirs en laboratoire, permettent de capturer les insectes émergents des fruits/baies : les drosophiles mais aussi les potentiels auxiliaires indigènes présents naturellement. 
     
Cage d’émergence pour suivre les drosophiles et potentiels auxiliaires indigènes présents dans les fruits et baies récoltés (ici, cerises et myrtilles)
Crédit : FREDON Grand Est
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Pour ces deux volets, des parcelles dites « témoins » sont également suivies en Alsace et Lorraine, selon les mêmes modalités. Ces parcelles ne recevront aucune introduction volontaire des auxiliaires testés, afin de comparer les dynamiques des ravageurs avec ou sans action des parasitoïdes introduits.

Cette première phase d’étude « pré-introduction » devrait aboutir aux premières introductions des parasitoïdes candidats à l’automne 2023, voire au printemps 2024.
A la suite de ces introductions, les travaux actuels menés par FREDON Grand Est et ses partenaires seront poursuivis, avec l’objectif d’étudier l’installation des auxiliaires à l’aide des mêmes protocoles, a minima pendant 2 ans encore, jusqu’en 2025.

 


Nous remercions ici les propriétaires et exploitants des parcelles qui nous sont mises à disposition pour ces essais, également partenaires de ces projets.
 

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