Rongeurs Aquatiques Envahissants (RAE)

"Illustration ragondin"

L’arrêté du 2 septembre 2016, en application de l'article R. 427-6 du code de l'environnement, fixe la liste, les périodes et modalités de destruction des espèces non indigènes d'animaux classés nuisibles sur l'ensemble du territoire métropolitain, telles que le Ragondin (Myocastor coypus) et le Rat musqué (Ondatra zibethicus). Le ragondin, au caractère invasif, est également inscrit sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’UE.

L’affiche du programme de régulation de ces 2 espèces.

 

  • Les plans de régulation collective

Des plans de régulation collective contre les ragondins a donc vu le jour, dans le cadre de l’arrêté interministériel du 6 avril 2007,et des arrêtés préfectoraux de lutte obligatoire ont été adoptés en Côte-d’Or et dans l’Yonne.

FREDON BFC intervient en tant que co-animateur des programmes de régulation collective pour le Syndicat Mixte Yonne Beuvron, et la Communauté de Communes Cœur de Loire en partenariat avec la Fédération des Chasseurs de la Nièvre.

Elle a notamment en charge l’animation du réseau de piégeurs, la collecte des preuves de prélèvements des ragondins et participe aux assemblées générales et réunions d’information.

Les arrêtés préfectoraux et le récapitulatif de la réglementation en vigueur.

 

  • Analyse de risque RAE/Leptospirose

 

"Panneau de sensibilisation à la Leptospirose"

Outre les dégâts occasionnés sur les cultures, berges et digues, sur la biodiversité et l’envasement des cours d’eau, les ragondins sont vecteurs de la leptospirose, maladie bactérienne qui peut être transmis à l’homme par contamination directe (manipulation d’animaux infectés ou de leurs organes) ou indirecte (contact avec des eaux souillées par l’urine des rongeurs).

L’Agence Régionale de Santé (ARS) de Bourgogne Franche-Comté a sollicité FREDON BFC en 2020 pour développer un outil d’aide à la décision qui visait, avec les outils de géomatique, à une analyse de risque « leptospirose/RAE » à l’échelle communale selon différents critères :

- les activités à risque, soit toutes activités en lien direct ou indirecte avec le milieu aquatique,

- les milieux propices à l’installation des RAE déterminés par le réseau hydrographique (nature du tronçon et persistance de l’eau) et la topographie (altitude et pente),

- la présence ou l’absence de lieu de baignade autorisée sur la commune, puis dans un rayon de 30km,

- la présence ou l’absence de programme de régulation collective des RAE sur la commune.

L’évaluation de ces différents critères donne lieu à l’attribution d’une note de « risque leptospirose RAE » pour chaque commune. Cela permet d’obtenir des cartes d’analyse de risque communal à l’échelle départementale (Côte-d’Or, Doubs, Haute-Saône et Territoire de Belfort, Yonne) et régionale (en cours de réalisation).

 

  • PR²ADO : un programme innovant pour restaurer les ripisylves et maîtriser les populations de ragondin

Le programme PR²ADO (Programme Ripisylve Ragondins Doubs Ognon) est un projet de recherche-action mené sur les bassins versants du Doubs et de l’Ognon. Il s’inscrit dans une approche One Health, intégrant la santé humaine, la santé animale et celle des écosystèmes, pour répondre aux enjeux posés par le développement des populations de ragondins (Myocastor coypus), espèce exotique envahissante (EEE) fortement impactante. PR²ADO propose une stratégie combinant régulation des populations et restauration des habitats et il couvre un territoire de plus de 1 900 km de linéaire de cours d’eau sur plusieurs intercommunalités du Doubs et de la Haute-Saône.

Ce programme est coordonné par FREDON Bourgogne Franche-Comté, avec l’implication des Fédérations Départementales des Chasseurs (FDC 25 et FDC 70), des syndicats de rivière (SMAMBVO, EPTB Saône Doubs), des associations de piégeurs, des collectivités locales et des acteurs scientifiques. Il bénéficie du soutien financier de l’Agence de l’Eau RMC dans le cadre du Fonds Vert.

PR²ADO s’articule autour de six actions majeures : cartographier les zones à risque en lien avec la structure des ripisylves, valider sur le terrain les zones colonisées, estimer les impacts économiques, mobiliser et former les acteurs de terrain à la régulation, restaurer 3 km de ripisylve, et mesurer l’efficacité du dispositif. L’objectif est de créer un cadre reproductible de gestion intégrée de ces espèces exotiques envahissantes.

 

Pour aller plus loin