La chenille processionnaire du chêne

Les chenilles processionnaires du chêne

La chenille processionnaire du chêne (Thaumetopoea processionea L.) est un ravageur des chênes présent dans de très nombreuses région de France. En région Centre-Val de Loire, tous les départements sont concernés. Tout comme pour les chenilles processionnaires du pin, ces chenilles sont responsables d’accidents allergiques graves chez l’homme et les animaux, liés aux poils urticants qu’elles libèrent dans le milieu.

Sommaire

Caractéristiques biologiques des chenilles de processionnaires du chêne

La chenille de processionnaire du chêne, forme larvaire du papillon de nuit Thaumetopoea processionea, est un ravageur des chênes (Quercus sp.), majoritairement présent dans l’Est et le Nord-Ouest de la France.

Cycle de la processionnaire du chêne
Nid de stade L5 (crédit photo : DGAL)
Nid de chenilles de processionnaires du chêne au stade L5 (crédit photo : DGAL)

Les papillons apparaissent au cours de l’été, de mi-juillet à mi-septembre suivant les années et les régions. Les femelles adultes ont une dispersion plus importante que les chenilles processionnaires du pin, elles peuvent parcourir entre 5 à 20 km et les mâles entre 50 et 100 km.

La période de ponte a également lieu en été, au niveau de la canopée supérieure des chênes. Les œufs, très discrets, varient entre 50 et 200 par pontes et se situent le longs des branches de l’arbre-hôte. L’éclosion se passe généralement entre avril et mai.

Durant leurs différents stades de développement larvaire, les chenilles construisent des tissages légers pour se protéger la journée. A chaque stade un nouveau tissage est réalisé. A la fin du stade L5, un nid accroché sur le tronc et les branches épaisses, est tissé. Les chenilles y réalisent leur nymphose.

Le terme «procession» désigne ici le moment, où à la fin de la journée, les chenilles rejoignent les feuilles de l’arbre pour se nourrir.

Dégâts et nuisances

Dégâts engendrés sur les arbres

La chenille processionnaire du chêne est responsable de dégâts sur les boisements de chênes en forêt. En effet, la consommation du feuillage peut être particulièrement sévère si les populations sont importantes, occasionnant une défoliation massive et un préjudice important surtout aux jeunes boisements. L'impact des défoliations se traduit par une fragilisation des arbres et un ralentissement de leur croissance, sans pour autant provoquer leur mort. Toutefois, ils deviennent beaucoup plus sensibles aux attaques d’autres insectes xylophages, aux champignons et maladies ainsi qu’aux stress hydriques et thermiques

Conséquences sur les Hommes et les animaux

En zone de fréquentation par du public, la présence des nids sur les troncs des chênes (dans les jardins de particuliers ou dans les lieux publics comme les écoles, parcs, stades, …) est responsable d’affections graves chez l’homme et chez les animaux, liés au caractère urticant des soies des chenilles.

Dès le 3ème stade, les chenilles portent des minuscules poils urticants qui se libèrent lorsqu’elles se sentent agressées. Ces poils restent en suspension dans l’air ambiant. Ils demeurent virulents plusieurs mois après la disparition des chenilles, notamment dans les nids qu’elles ont occupés. Les nids abandonnés, contenant des mues de larves et un nombre important de soies, peuvent garder leur propriété urticante plusieurs années.

Chez l’homme, le contact direct avec les chenilles ou bien indirectement avec les poils urticants disséminés par le vent est responsable d’accidents plus ou moins graves suivant la sensibilité des individus :

Apparition de plaques rouges (crédit photo: Daniel Ullrich)
Apparition de plaques rouges (crédit photo: Daniel Ullrich)

Chez l’Homme, le contact avec les chenilles ou avec les poils urticants disséminés par le vent est responsable d’accidents plus ou moins graves suivant la sensibilité des individus :

• Sur la peau : apparition de plaques rouges avec ou sans cloques, accompagnées de démangeaisons intenses ou de sensations de brûlure qui peuvent durer quelques heures à quelques jours. Les lésions se situent surtout aux endroits de frottement avec le vêtement (jambes, cou, poignets) et peuvent être particulièrement graves lors de contact direct avec les chenilles.

• Au niveau des yeux : paupières rouges et enflées. Quand les poils urticants pénètrent dans l’œil, ils peuvent causer des accidents graves allant jusqu’à la cécité.

• Dans les bronches : allergies violentes chez les personnes présentant des difficultés respiratoires.

Si ces symptômes persistent, la consultation d'un médecin est vivement recommandée.

Les animaux domestiques, comme les chiens ou les chevaux sont les plus vulnérables surtout à l’époque des processions où les chenilles sont directement accessibles. Les poils urticants provoquent chez ces animaux des nécroses allant jusqu’à la perte de la langue.

Moyens de lutte

La lutte contre la chenille processionnaire du chêne ne permet pas d’éviter une nouvelle infestation, mais consiste uniquement à protéger les peuplements de jeunes arbres les plus sensibles et à limiter localement les populations de ravageurs à un taux compatible avec la présence humaine.

  • Destruction mécanique : Il est possible de prélever et détruire les nids accrochés aux troncs et aux branches charpentières des arbres infestés. Le prélèvement et la destruction peuvent se faire par :
    • Décrochage du nid puis mise en sac hermétique. Afin d'éviter la mise en suspension dans l'air des soies urticantes, il est possible de pulvériser abondamment de l'eau savonneuse sur le nid en amont du décrochage.
    • Aspiration du nid à l'aide d'un appareil spécifique disposant d'un système de filtration des soies urticantes.
    • Aspersion d'eau sous pression sur le nid pour le faire tomber puis récupération des déchets à l'aide d'un râteau.

Ce méthodes nécessitent l'aide d'un professionnel.

 

  • Pièges à phéromones : Afin de réduire l’apparition de nid dans les arbres, un piège à phéromones peut être utilisé. Il a pour objectif d’attirer les papillons mâles grâce à une phéromone de synthèse imitant celle libérée par les femelles.
  • Pulvérisation : Lors d’attaques plus importantes, sur des arbres de grande taille ou difficilement accessibles, il est possible d’utiliser une bactérie létale pour tous les lépidoptères : le Bacillus thuringiensis (Bt). Cette solution biologique est sans risque pour l’environnement ou pour la santé humaine. Pour une meilleure efficacité, la bactérie doit être appliquée sur les jeunes chenilles (avril à mi-mai).

 

Prestations proposées

Fredon Centre Val de Loire propose différentes prestations pour les collectivités, les professionnels et les particuliers :

  • Une formation (biologie de l’espèce, réglementation, méthodes de lutte, protection des personnes)
  • La mise en place d’un plan de gestion pour les collectivités et les structures privées.
  • La vente de matériels de piégeage (pièges à phéromones, éco-pièges, sacs de remplacement).

 

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Podcast Fredonnons la Nature - Chenilles processionnaires : des larves un poil urticantes