Le moustique tigre

Moustique tigre

Le moustique tigre (Aedes albopictus) est une espèce invasive originaire d’Asie du Sud-Est qui s’est progressivement installée en France et en Europe ces dernières décennies. Reconnaissable à son corps noir rayé de blanc, il est particulièrement redouté en raison de sa capacité à transmettre certaines maladies comme la dengue, le chikungunya et le virus Zika.

Reconnaître le moustique tigre

Le moustique tigre est plus petit que les moustiques communs. Il mesure environ 5 mm. Son apparence est caractéristique :

  • Un corps noir avec des rayures blanches sur les pattes et l'abdomen
  • Une ligne blanche longitudinale au centre du thorax


 

Moustique tigre : rayé noir et blanc avec une ligne blanche au centre du thorax (entourée en rouge à droite)

 

Contrairement aux moustiques communs qui piquent généralement la nuit, le moustique tigre est actif durant la journée, avec une préférence pour le début de matinée et la fin d’après-midi.

Un danger pour la santé publique

Le moustique tigre est un vecteur de plusieurs maladies virales, notamment :

  • La dengue : provoque une forte fièvre, des maux de têtes, nausées et vomissements et, dans certains cas, des complications hémorragiques.
     
  • Le chikungunya : responsable de douleurs articulaires invalidantes et, dans certains cas, des complications neurologiques.
     
  • Le virus zika : cause des éruptions cutanées, des douleurs et fièvres et peut entraîner des malformations congénitales.
     

En France métropolitaine, la majorité des cas détectés sont importés des Antilles ou de pays où les virus circulent. Toutefois, la prolifération du moustique tigre sur le territoire augmente le risque d’épidémies locales.

Habitats et mode de vie

Cycle de vie du moustique tigre

Le moustique tigre suit un cycle de vie complet en quatre stades : œuf, larve, nymphe et adulte. Ce cycle dépend fortement de la température et de la présence d’eau stagnante:

  • Ponte et œufs : Après un repas de sang, la femelle pond environ 200 œufs sur les parois d'un récipient, juste au-dessus du niveau de l'eau stagnante (= gîte larvaire). Ces œufs, très résistants, peuvent survivre plusieurs mois à sec et éclosent dès qu’ils sont immergés. En hiver, les œufs entrent en diapause, un état de dormance qui leur permet de survivre jusqu’au retour du printemps.
     
  • Développement larvaire : L'augmentation du niveau d'eau et la submersion des œufs déclenchent l'éclosion et donne naissance à des larves aquatiques qui se nourrissent de micro-organismes. Elles passent par quatre stades larvaires avant de se transformer en nymphe. La durée du stade larvaire est très variable, de quelques jours en été à plusieurs mois.
     
  • Stade nymphal : La nymphe, dernier stade aquatique, ne se nourrit pas mais se prépare à l’émergence du moustique adulte. Ce stade dure 1 à 2 jours.
     
  • Moustique adulte : Après l’émergence, les moustiques mâles vivent seulement une dizaine de jours et se nourrissent de nectar, tandis que les femelles, qui vivent entre 4 et 8 semaines, recherchent du sang pour assurer la maturation de leurs œufs. Une seule femelle peut pondre plusieurs fois dans sa vie, accélérant ainsi la prolifération de l’espèce.
     
Cycle de vie du moustique tigre


 

Habitats du moustique tigre

La reproduction du moustique tigre dépend principalement de la présence de gîtes larvaires, c'est-à-dire de réservoirs d’eau stagnante dans lesquels les larves peuvent se développer.

En milieu naturel : il pond dans des cavités retenant l’eau comme les creux d’arbres, les bambous coupés, les trous dans les rochers ou encore les eaux stagnantes temporaires après les pluies.

En milieu urbain: , il colonise des réservoirs d’eau stagnante créés par l’homme :

  • Coupelles sous les pots de fleurs, vases, fontaines non entretenues
  • Gouttières bouchées, bâches de piscines
  • Pneus usagés, seaux, bidons, jouets abandonnés contenant de l’eau
  • Réserves d’eau pluviale non couvertes


Ce large éventail d’habitats favorise son implantation en zone urbaine, où il trouve facilement de l’eau stagnante pour pondre et des hôtes humains pour se nourrir. C’est pourquoi la lutte contre sa prolifération passe avant tout par la suppression systématique de ces gîtes larvaire en éliminant les eaux stagnantes autour des habitations.

 

Lutter contre sa prolifération

La meilleure stratégie pour limiter la prolifération du moustique tigre est d'éliminer les gîtes larvaires, c’est-à-dire les points d’eau stagnante où il pond ses œufs. Voici quelques mesures simples et efficaces :

  • Vider régulièrement (au moins une fois par semaine) les soucoupes de pots de fleurs (y mettre du sable), gamelles pour animaux, pieds de parasol, plis de bâches... tout ce qui retient l’eau !
     
  • Ranger à l'abri les seaux, arrosoirs, brouettes, jouets pour enfants, cendriers, pots, ...
     
  • Nettoyer les gouttières et regards d'eau de pluie pour éviter les accumulations d’eau.
     
  • Couvrir les récupérateurs d’eau de pluie avec une moustiquaire.
     
  • Entretenir les piscines, bassins et mares (y mettre des poissons, prédateurs des larves), terrasses sur plots, caillebotis, ...
     
  • Éliminer les déchets qui pourraient retenir l’eau, comme les pneus et les objets abandonnés.
     

Podcast : Moustique tigre, petit mais piquant !