L’expertise végétale
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Courant août, un naturaliste a signalé à l'association Nature Haute-Marne la présence d'ambroisie en forêt de Marac. Un champ très dense de 50 ares, ainsi qu'un deuxième de la même superficie - moins fourni - ont été passés au crible par les experts en début de semaine.

Personne ne s'attendait à ça. Petite commune du Sud haut-marnais comptant un peu plus de 200 habitants, Marac est notamment connue pour son pigeonnier. D'autres songent aussi à la mythique fête de la grenouille. Mais en cette fin d'été, le charmant petit village est celui où l'on signale la présence d'ambroisie. Cette plante qui se propage à vitesse grand V est aussi invasive qu'allergisante. Très présente dans la vallée du Rhône, elle colonise petit à petit le territoire français.

Un observateur averti a découvert un champ complet d'ambroisie en forêt de Marac sur une parcelle d'environ 50 ares. La plante y est tellement dense, qu'on dirait qu'elle a été semée volontairement. Dans un autre champ de la même superficie, un peu plus loin, l'ambroisie est également présente, même si c'est moins flagrant. Informée par un naturaliste, l'association Nature Haute-Marne a donné l'alerte en prévenant la commune ainsi que les autorités compétentes. Ce lundi, une réunion s'est tenue sur le terrain pour permettre à chacun de mesurer la propagation de la maudite plante. Y ont participé : deux élus de Marac, le vice-président de Nature Haute-Marne, un représentant de l'Office national des forêts, une membre du Fredon Grand Est ainsi que la coordinatrice du contrat local de santé du PETR du Pays de Langres.

Une présence non intentionnelle

Tout le monde s'est rendu sur le terrain. Le ton était plutôt grave, du côté des élus. Thierry Rousselle (maire) et Eric Leroy (premier adjoint) savent combien l'ambroisie est une calamité. La présence de cette plante exotique a été clairement constatée par tous, sur deux parcelles communales gérées par la société de chasse. Le premier champ, d'une superficie d'environ 50 ares est complètement envahi d'ambroisie. Dans le deuxième, un peu plus loin, c'est moins flagrant, mais la plante est également bien visible. « L'ambroisie était probablement déjà présente l'année dernière. C'est une plante qui se propage très vite », observe Aurélie Dupeyron, chargée de mission à la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (Fredon) du Grand Est. Une seule plante peut produire 3 000 graines ! Lesquelles germent et ainsi de suite. Quelques plantes ont également été repérées en bordure du chemin. « Cette parcelle communale est mise à disposition de la société de chasse. C'est une culture pour le gibier », précise le maire. Une culture en pleine forêt, dont l'objet est d'éviter les dégâts de gibier dans les parcelles cultivées.

« Nous allons faire ce qu'il faut »

La grande question est de savoir pourquoi l'ambroisie s'est retrouvée ici. L'explication est assez simple : « Il peut s'agir d'un lot de semence contaminé par des graines d'ambroisie. Ça arrive », rapporte Aurélie Dupeyron. Semées en toute bonne fois, ces graines font pousser l'ambroisie. « Nous allons informer l'adjudicataire ainsi que l'agriculteur qui s'occupe de ces parcelles », indiquait le maire, Thierry Rousselle.

« Il s'agit d'une plante annuelle. Donc l'une des solutions consiste à la faire germer, puis à la faucher très régulièrement, jusqu'à sa disparition. Pour cette année, il est trop tard : elle est en graines, donc il ne faut rien faire », détaillait Aurélie Dupeyron. « Nous allons faire ce qu'il faut. Dès le printemps, nous faucherons tous les quinze jours, tous les mois. Nous travaillerons continuellement le sol, jusqu'au bout », concluait le maire, déterminé à prendre le taureau par les cornes. »

https://www.jhm.fr/non-classe/deux-champs-dambroisie-decouverts-a-marac/