L’ambroisie à feuilles d’armoise : une espèce exotique envahissante ou espèce invasive

Une espèce exotique envahissante ou espèce invasive est une espèce introduite, volontairement ou accidentellement, qui prolifère dans un nouveau territoire hors de son aire de distribution naturelle au détriment de la biodiversité locale. Son implantation et sa propagation menacent les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes. De plus, une espèce invasive peut également avoir des conséquences néfastes sur l’économie et/ou la santé publique.

Dans le cas de l’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.), on retrouve les critères qui permettent de considérer cette espèce comme une espèce exotique envahissante ou espèce invasive.

Sommaire

Une espèce exotique
Une espèce naturalisée et proliférante
Une espèce impactante
La réglementation et les moyens de lutte contre l'ambroisie à feuilles d'armoise

Podcast Fredonnons la Nature - Ambroisies

 

Une espèce exotique


Plant d'Ambroisie dans un champs (photo : Observatoire des Ambroisies)
 
L’ambroisie est originaire d’Amérique du Nord. Les graines de cette plante ont été introduites en France vers 1863 avec des semences de trèfle. Au début du XXème siècle, lors de la première guerre mondiale, on les retrouve également dans des lots de fourrage destinés à nourrir les chevaux des soldats américains.

Une espèce naturalisée et proliférante

Depuis son introduction, cette plante exotique s’est parfaitement acclimatée. Son caractère invasif, lié à son grand pouvoir de multiplication (quantité de graines importante) et sa capacité d’adaptation dans tous les milieux, lui a permis de se développer sur une grande partie du territoire Français.


Carte d'expansion de l'Ambroisie entre 1950-2017 (photo : Observatoire des Ambroisies)


Répartition de l'Ambroisie en France (photo : Observatoire des Ambroisies)

 

Très présente dans la Vallée du Rhône, l’ambroisie à feuilles d’armoise s’étend progressivement sur l’ensemble du territoire métropolitain.


Répartition communale d'Ambroisie dans le Centre Val de Loire (photo : FCEN)
 

En tenant compte des éléments d’observations connus à ce jour, représentés ci-dessus par la cartographie établie à partir du cumul des signalements transmis au Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien, on peut observer que tous les départements de notre région sont impactés avec une importante disparité entre les niveaux d’infestation :

  • Département « peu infesté » avec peu de signalements : Eure-et-Loir
  • Département de « front de colonisation » avec, entre autre, un nombre important de signalements sur les bords de Loire : Loiret, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire et Indre
  • Département « infesté » : Cher

Une espèce impactante

L’ambroisie à feuilles d’armoise se développe et se multiplie très facilement sur différents types de terrains, notamment ceux sur lesquels interviennent des activités humaines (surfaces agricoles, bords de route, chantiers…). Considérée comme une plante adventice concurrentielle de certaines cultures de printemps (tournesol, soja, sorgho, …) sur les parcelles agricoles, elle peut être responsable d’importantes pertes économiques (charges supplémentaires de traitement du sol, pertes de rendement, déclassement de récolte, …).


Ambroisie dans un champs de tournesol
Crédit photo : FREDON CVL
 

 

  
Ambroisie dans des champs cultivés
Crédit photos : FREDON CVL
 

Parmi les caractéristiques morphologiques de l’ambroisie à feuilles d’armoise, deux éléments importants sont à prendre en compte pour la gestion de cette plante :

  • les fleurs femelles donnent une grande quantité de semences (généralement de septembre à novembre). En moyenne, une seule plante peut produire jusqu’à 3000 graines par an. Les semences d’ambroisie sont disséminées principalement de manière artificielle par les activités humaines : déplacement de terres, utilisation de machines agricoles, d’engins de travaux publics, d’espaces verts et d’entretien de bords de routes, canaux d’irrigation, etc. Mais aussi naturellement par les ruissellements de surface puis par les cours d’eau.

  • les fleurs mâles produisent un pollen responsable de l’apparition de divers symptômes allergiques chez les sujets sensibles (rhinites, conjonctivites…) ainsi que l’apparition ou l’aggravation de l’asthme (une seule plante peut libérer plusieurs millions de grains de pollen par jour).

Ce pollen, émis en fin d’été (de mi-août jusqu’à octobre), est très allergisant : classé de niveau 5, soit le maximum sur l’échelle de mesure du caractère allergisant allant de 1 à 5 développée par le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (R.N.S.A.).


Représentation des zones géographique de pollen (photo : RNSA 2016)
Vert : Risque allergique faible;
Jaune : Risque allergique moyen;
Rouge : Risque allergique fort
 

La réglementation et les moyens de lutte contre l’ambroisie à feuilles d’armoise

 

Cadre réglementaire

Depuis le 26 avril 2017 (Décret n° 2017-645), un nouveau dispositif réglementaire national spécifique à la lutte contre l’ambroisie à feuilles d’armoise, l’ambroisie trifide, et l’ambroisie à épis lisses (art. D. 1338-1) a été intégré dans le Code de la Santé Publique (CSP) :
Chapitre VIII « Lutte contre les espèces végétales et animales nuisibles à la santé humaine ».

L’Art. D. 1338-2 du CSP présente les mesures de prévention et de lutte qui peuvent être mises en œuvre au niveau national et/ou local contre les ambroisies :

  • La surveillance de la présence des espèces et l’évaluation de leurs impacts (santé et environnement) ;

  • La prévention de leur prolifération ;

  • La gestion de tous les espaces, agricoles ou non, où peuvent se développer ces espèces ;

  • La destruction des spécimens dans des conditions permettant d’éviter leur dissémination ;

  • La prise de toute mesure permettant de réduire ou d’éviter les émissions de pollens ;

  • L’information du public.

Ce texte donne également la possibilité aux collectivités territoriales concernées par la présence d’ambroisie de désigner un ou plusieurs référents territoriaux.

Rôle des référents territoriaux ambroisie

Un référent ambroisie est un élu local et/ou un agent territorial ayant plusieurs rôles dans la lutte contre l’ambroisie :

  • Repérer les zones colonisées et inviter les personnes concernées à agir ;
  • Orchestrer la lutte sur leur territoire ;
  • Contribuer au respect de la réglementation en vigueur ;
  • Communiquer et faire remonter l’information en cas de difficulté.

Outils support : la Plateforme de Signalement Ambroisie

La plateforme « Signalement Ambroisie », initiée par l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes, permet à toute personne de contribuer au repérage de l’ambroisie et de réaliser un signalement sur n’importe quelle commune de France métropolitaine. Elle dispose d’une cellule de gestion qui assure l’assistance technique aux usagers et le suivi des signalements.

Quatre canaux sont disponibles pour signaler l’ambroisie :

 

Le signalement est transmis au référent ou, à défaut, à la mairie de la commune concernée.

Le référent a accès à la cartographie des signalements faits sur son territoire.

Il peut en modifier le statut : à valider, validé détruit, validé non détruit, signalement erroné, déjà signalé.

Pour plus d'informations, contactez-nous

 

Podcast Fredonnons la Nature - Ambroisies : les vilaines cousines du tournesol

 

FREDON Centre Val de Loire:
contact@fredon-centrevaldeloire.fr
+33 (0)6 08 73 22 88

Observatoire des ambroisies:
11 rue Lacaze – 75014 PARIS
observatoire.ambroisie@fredon-france.org
+33 (0)7 68 999 350
+33(0)1 53 83 71 75
Site : ambroisie.info

 

Cartes de risque pollen du RNSA: pollens.fr

Agence Régionale de Santé Centre Val de Loire
ars-centre-sante-environnement@ars.sante.fr