Le cynips du châtaignier

Le cynips du châtaignier, (Dryocosmus kuriphilus), originaire d’Asie, a été introduit accidentellement en France. Il a été signalé pour la première fois en 2007 et s’est rapidement révélé être un des ravageurs les plus nuisibles des châtaigniers. Il fait partie des organismes nuisibles réglementés, classé danger sanitaire de catégorie 2 (ordonnance 2011-862 du 22 juillet 2011, article L201-1 du code rural et de la pêche maritime).

Vous avez surement déjà remarqué ses galles qui se forment dès le printemps sur les jeunes feuilles et les boutons floraux des châtaigniers. En hiver, on peut observer sur les arbres atteints, les anciennes galles nécrosées. On les repère facilement, à la base des feuilles sèches restées accrochées sur les rameaux.

Galles de cynips sur feuilles de châtaignier (photo : FREDON CVL)

 

Scientifiques et professionnels se sont rapidement organisés pour développer une méthode de lutte biologique qui se montre particulièrement efficace et adaptée à notre climat. Cette lutte s’appuie sur un petit hyménoptère, le Torymus sinensis, qui parasite spécifiquement les larves de cynips du châtaignier.

Professionnel ou particulier, soucieux de préserver vos châtaigniers, nous pouvons vous aider à lutter contre le cynips. Nous proposons d’une part un état de situation par une analyse du niveau de parasitisme de T.sinensis déjà présent dans vos arbres (de fin novembre à début mars) et/ou l’introduction d’auxiliaires dans votre propriété (avril).

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Sommaire

Historique
Biologie et dégâts
Programme de lutte dans les châtaigneraies solognotes

 

Historique

Le cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus) est un petit hyménoptère, ravageur spécifique des châtaigniers. Originaire d’Asie, il a été introduit accidentellement en Italie à la fin des années 90.

Son arrivée en France est signalée depuis 2007. Il s’est rapidement étendu, d’abord dans les zones de production castanéicole françaises, puis sur l’ensemble du territoire. En région Centre-Val de Loire, les premiers signalements datent de 2011, dans des bois du nord de l’Indre et Loire. On l’observe dès 2012 dans le nord du Loir et Cher. A ce jour, on retrouve des galles de cynips sur les châtaigniers de l’ensemble de la région.

Biologie et dégâts

Les femelles de cynips insèrent leurs œufs à l’intérieur des bourgeons de début-juin à fin-juillet. Après éclosion, les larves poursuivent leur développement à l’abri dans les bourgeons, où elles ne peuvent être détectées. Au printemps suivant, lors du débourrement et du développement végétatif, elles induisent la formation de galles sur les jeunes rameaux, sur les pétioles des feuilles et des fleurs et sur les nervures des jeunes feuilles.

Le cynips est un des ravageurs les plus nuisibles des châtaigniers ! En induisant la formation de galles au printemps sur les bourgeons foliaires et les bourgeons floraux, les larves de cynips empêchent la croissance des rameaux mais aussi la mise à fruit.

La présence des galles de cynips perturbe la croissance des arbres et les fragilise, mais surtout, elle peut induire jusqu’à 80% de perte de la production de châtaignes. Cette réduction du nombre de fleurs a un impact direct sur la production de miel de châtaigniers mais aussi sur le maintien des ruches. Les châtaigneraies constituent une « zone refuge » pour les abeilles, entre deux miellées de culture.

Ainsi la floraison des châtaigniers permet la croissance des essaims qui renouvellent les reines et comblent les pertes hivernales, assurant la production de miel de l’année suivante.

Programme de lutte biologique contre le cynips du châtaignier dans les châtaigneraies de Sologne

Lutte biologique contre le cynips du châtaignier (carte FREDON CVL)

 

Une seule forme de lutte est aujourd’hui possible contre le cynips : la lutte biologique à l’aide de Torymus sinensis. Elle s’appuie sur des lâchers de ce parasitoïde spécifique du cynips du châtaignier. Cette méthode a montré de bons résultats, à l’étranger comme en France, dans les régions de production castanéicole.

Riche de l’expérience acquise dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et Nouvelle Aquitaine au sein du réseau national des FREDON, un programme de lutte biologique par lâchers d’auxiliaires a été initié en 2016, dans une sélection de châtaigneraies accueillant les ruches de producteurs de miels de Sologne.

L’objectif de ce dispositif est d’accélérer la colonisation naturelle par le T.sinensis des châtaigneraies de Sologne.

Fin avril 2016, des introductions de T.sinensis ont été réalisées dans 14 sites de la région dont 8 sites dans le Loir et Cher.

Les T.sinensis utilisés pour ce programme nous ont été fournis par les réseaux d’émergence mis en place par l’INRA, les professionnels et les FREDON des régions castanéicoles françaises.

Afin d’optimiser l’efficacité des introductions, les laboratoires fournissent de jeunes femelles de T.sinensis fécondées. Elles doivent être lâchées à un stade très précis de la végétation afin de pouvoir rapidement pondre dans les galles.

L’acclimatation des T.sinensis et l’établissement d’un équilibre naturel entre ravageur et auxiliaire est long. Les études conduites dans le sud de la France montrent toutefois un retour à une floraison normale 5 à 8 ans après les premières introductions d’auxiliaires. Afin d’assurer la réussite du projet, la surveillance des sites d’introduction a donc continué jusqu'en 2020, par le suivi de l’efficacité des introductions de T. sinensis et le renouvellement des lâchers sur ces sites en cas d’absence d’auxiliaire.

Ce programme de lutte biologique a pu être réalisé grâce à l’appui financier du Conseil Départemental du Loir et Cher mais aussi au partenariat établi entre la FREDON CVL, les apiculteurs de Sologne et l’ADAPIC (Association de Développement de l’APIculture du Centre).