Le 17 juillet 2025, la Commission européenne a adopté une nouvelle mise à jour de la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne. Huit espèces végétales s’ajoutent désormais à la réglementation européenne, qui impose aux États membres de prévenir leur introduction et de limiter leur propagation. Leur intégration sera effective à partir du 7 août 2025, avec une déclinaison nationale par arrêté ministériel.
Une liste européenne qui s’étoffe régulièrement
Depuis 2016, l’Union européenne maintient une liste d’« espèces préoccupantes », dans le cadre du règlement 1143/2014 relatif à la prévention et à la gestion des espèces exotiques envahissantes (EEE). Les espèces qui y figurent sont reconnues comme représentant une menace sérieuse pour la biodiversité, les écosystèmes, mais aussi pour certaines activités économiques. Leur importation, vente, transport et mise en culture sont interdites sur tout le territoire européen.
La mise à jour de juillet 2025 porte la liste totale à plus de 90 espèces animales et végétales, avec pour la première fois l’ajout d’espèces du groupe des plathelminthes (vers plats).
Les 8 plantes désormais réglementées au niveau européen
Parmi les nouvelles inscriptions, huit espèces végétales viennent renforcer la vigilance des États membres :
- Crassule de Helms (Crassula helmsii) : petite plante aquatique originaire de Nouvelle-Zélande, capable de former des tapis denses dans les milieux humides et d’étouffer la flore locale. Déjà réglementée en France depuis 2023, elle est désormais concernée à l’échelle européenne.
- Mimosa vert ou Acacia noir (Acacia mearnsii) : arbre originaire d’Australie, apprécié pour son port ornemental mais qui appauvrit les sols et concurrence les espèces locales.
- Mûrier à papier (Broussonetia papyrifera) : introduit pour la production de papier et comme arbre d’ornement, il se développe rapidement et fait de l’ombre aux végétations indigènes.
- Séneçon grimpant ou Lierre d’Allemagne (Delairea odorata) : plante grimpante très envahissante, formant des « draperies » qui empêchent la régénération des plantes locales.
- Renouée du Japon (Reynoutria japonica), Renouée de Bohême (Reynoutria × bohemica) et Renouée de Sakhaline (Reynoutria sachalinensis) : trois espèces asiatiques déjà bien connues en Europe pour leur capacité à former des peuplements denses et très difficiles à éradiquer.
- Zostère japonaise (Nanozostera japonica) : plante marine originaire d’Asie, capable de perturber les herbiers sous-marins indigènes, habitats essentiels pour de nombreuses espèces.



Une réglementation en évolution constante
En France, cette actualisation sera traduite par un nouvel arrêté ministériel, complétant ceux déjà en vigueur depuis 2018. La réglementation distingue deux niveaux :
- le Niveau 2, qui interdit l’introduction, la détention, la production, la vente et le transport des espèces vivantes concernées,
- le Niveau 1, qui autorise certaines utilisations contrôlées mais interdit leur libération ou plantation dans le milieu naturel.
Les professionnels du végétal et les particuliers sont donc appelés à la plus grande vigilance. Toute infraction peut entraîner des sanctions sévères (jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende).
Un enjeu majeur pour la biodiversité
Ces nouvelles inscriptions rappellent l’ampleur de la menace représentée par les espèces exotiques envahissantes, reconnues comme l’une des principales causes de perte de biodiversité dans le monde. Leur gestion repose sur la prévention, la détection précoce et des actions coordonnées de lutte pour limiter leur implantation.

