Le scarabée japonais (Popillia japonica) a été récemment intercepté à Mulhouse et Saint-Hippolyte, en Alsace. Cet insecte exotique envahissant, déjà bien installé en Italie et en émergeant en Suisse avec une dernière observation à Bâle en 2024, représente une menace sérieuse pour l’agriculture, les espaces verts et la biodiversité. Sa présence en région Grand Est marque une évolution préoccupante de la situation en France.
Popillia japonica s’attaque à plus de 400 espèces végétales présentes dans tous les milieux , dont la vigne, le maïs, les arbres fruitiers, les arbres d’ornement, les pelouses et les graminées. Les adultes, visibles en été, dévorent les feuilles en laissant un aspect en dentelle, mais peuvent aussi s’attaquer aux fleurs et aux fruits. Les larves, quant à elles, consomment les racines des graminées, provoquant un affaiblissement et un flétrissement progressif des plantes.
Un insecte difficile à stopper
Surnommé « insecte auto-stoppeur », son déplacement est facilité sur de longues distances grâce aux transports humains (véhicules, au matériel ou aux végétaux transportés). Une fois installé, il est extrêmement difficile à éradiquer. C’est pourquoi il est classé Organisme de Quarantaine Prioritaire par l’Union européenne. Il fait l’objet d’une surveillance obligatoire et d’un plan national d’intervention sanitaire d’urgence.
Comment contribuer à limiter sa propagation ?
Pour éviter la dissémination de Popillia japonica sur le territoire, plusieurs gestes simples sont essentiels :
- Évitez de transporter des végétaux, de la terre ou des produits végétaux depuis des zones infestées, en particulier depuis l’étranger.
- Autorisez l’accès à vos parcelles ou jardins aux agents de surveillance habilités.
- Surveillez vos végétaux, en particulier si vous vous trouvez en zone délimitée ou proche d’une zone à risque.
Une surveillance accrue est nécessaire dans les régions voisines, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes.
En cas de doute ou d’observation suspecte, il est impératif de contacter rapidement votre FREDON régionale ou votre SRAL. Une détection précoce est essentielle pour éviter l’installation durable de l’insecte.
Mieux connaître Popillia japonica

Popillia japonica est un coléoptère originaire d’Asie, introduit accidentellement en Amérique du Nord puis en Europe. Il est univoltin, c’est-à-dire qu’il ne développe qu’une seule génération par an. Les adultes émergent entre juin et juillet, par temps chaud et humide, et peuvent vivre plus d’un mois. L’accouplement a lieu peu de temps après l’émergence, et la ponte des œufs suit rapidement. La durée de vie moyenne d’une femelle est de 30 à 45 jours, pendant lesquels elle peut pondre 40 à 60 œufs. Les œufs éclosent en 2 semaines environ dans le sol, principalement dans les pelouses ou les prairies bien irriguées. Les larves se développent en profondeur jusqu’au printemps suivant.
L’adulte mesure entre 8 et 11 mm, avec un corps de couleur vert métallique et des élytres bronze cuivré. Il est facilement reconnaissable à ses cinq touffes de poils blancs visibles de chaque côté de l’abdomen. Les larves, en forme de « C », sont blanches avec une tête brune, et vivent dans le sol où elles s’attaquent aux racines.
Une progression inquiétante en Europe
Popillia japonica a été détecté pour la première fois en Europe en 2014, en Italie, puis en Suisse en 2017. Les foyers ont rapidement pris de l’ampleur et se sont révélés très difficiles à contenir. L’Alsace, en contact direct avec ces régions, est aujourd’hui touchée à son tour. Face à ce contexte, la mobilisation de tous les acteurs est cruciale en particulier dans les régions frontalières Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes.
Vous êtes dans une zone à risque ?
Soyez vigilants, surveillez vos végétaux et signalez toute suspicion.
Contacter votre FREDON régionale ou votre SRAL
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