Agriculture et Protection intégrée pour le développement durable dans le Nord

FREDON Hauts-de-France est soutenue depuis 2006 par le Conseil Départemental du Nord dans le cadre du programme de recherche et d'appui API'Nord (Agriculture et Protection Intégrée pour le développement durable dans le Nord).

Le département du Nord a souhaité que le savoir-faire de FREDON bénéficie à l'agriculture nordiste en développant la lutte alternative à la lutte chimique sur des productions à enjeu économique (notamment la pomme de terre) et identitaire pour le Nord (comme peut l’être le houblon).

Une première phase du programme a été lancée avec des références acquises sur plusieurs cœurs de cibles :
• productions de biocarburants (colza) et biomatériaux (lin)
• productions valorisables en vente directe (pomme de terre, fraise, houblon)
• productions horticoles (fraise, espaces verts)

Les différents thèmes développés durant cette première phase sont les suivants :
* Développement de la protection intégrée sur culture de pommes de terre par l'intégration du choix variétal dans les schémas d'irrigation et par la formation des producteurs pratiquant la vente directe
* Recherche de moyens de lutte contre les méligèthes du colza
* Recherche de techniques alternatives de désherbage sur lin
* Développement de la protection intégrée des houblonnières du Nord
* Acquisition de références et diffusion d'informations aux professionnels sur les éliciteurs
* Mise au point d'une technique de Protection Biologique Intégrée en culture de fraisiers sous abris
* Lancement de sessions de formations sur la santé des végétaux d'ornement et les solutions alternatives de protection, pour les services techniques des communes
* Communication sur la protection des plantes d'ornement, l'environnement et la santé : création d'outils pour une meilleure information des particuliers sur les pratiques des professionnels des espaces verts : pour plus de détails et pour visualiser ces éléments de communication, cliquez ici.

Une deuxième phase du programme API’NORD a été lancée de 2009 à 2012, avec à son actif de nouvelles études :
Développement de la protection intégrée sur culture de pommes de terre par l'intégration du choix variétal dans les schémas d'irrigation et délivrance de formations : fiche à consulter ici
Raisonnement de la lutte contre le mildiou de la salade 
Programme de recherche sur le complexe parasitaire des rosiers : fiche à consulter ici
Développement de la protection intégrée des houblonnières du Nord, avec 4 fiches techniques qui ont été éditées sur ce sujet :
* Connaître et reconnaître : Les ravageurs, maladies et auxiliaires en culture de houblon (ici)
* Les principaux lépidoptères ravageurs du houblon (ici)
* Recherche de méthodes de lutte contre les acariens du houblon (ici)
* La biodiversité au service des houblonniers : des aménagements parcellaires pour lutter contre les pucerons (ici)

Une troisième phase du programme a débuté en 2013, avec de nouvelles actions menées :
* Recherche de méthodes de lutte alternative contre le mildiou de la pomme de terre,
* Elaboration d’un guide à la reconnaissance des maladies, ravageurs, auxiliaires de la culture de pommes de terre (2013-2014),
* Développement de la protection intégrée sur chicorée (2013-2015),
* Communication sur le compagnonnage botanique et l’utilisation des plantes aromatiques (2013-2014) (ici),
* Développement de la protection intégrée sur chrysanthème (concernant le thrips des chrysanthèmes) (2013-2015),
* Etat des lieux des possibilités de mise en œuvre de la PBI en jardins et espaces verts (2013-2014),
* Mobiliser l’expertise auprès des bénéficiaires de la politique départementale en faveur des jardins familiaux-espaces partagés (2013-2015),
* Développement de la protection intégrée sur houblon (2013-2014),
* Recherche de méthodes de lutte contre le chardon des champs (Cirsium arvense) sur les accotements et aménagements routiers (ici),
* Développement de la protection intégrée contre le taupin.

L’actuelle phase du programme présente de nouveaux axes d’études :
* Développement de la protection intégrée contre l’aleurode du chou (Aleyrodes proletella) (2019 - en cours),
* Recherche de solutions alternatives contre les punaises phytophages en cultures de fraises (2019 - 2022),
* Développement de l’aménagement des Zones Non Traitées (ZNT) (2021 - 2025)
* Stress hydrique et maladies en culture de pommes de terre (2023 - en cours),
* Evaluation de bandes de couverts intraparcellaires pour la protection des cultures (2025 - en cours).

Développement de la protection intégrée contre l’aleurode du chou Aleyrodes proletella (2019 - en cours)
          • Contexte : depuis plusieurs années, les problèmes liés aux aleurodes augmentent chez les producteurs de choux du territoire, notamment pour les cultures de choux frisés, choux-fleurs et choux de Bruxelles. Le miellat, que cet insecte piqueur-suceur sécrète, entraine le développement de la fumagine, une maladie qui rend les plantes collantes et dépréciées. Les solutions de lutte actuellement existantes sont insuffisantes pour contrôler les populations d’aleurode du chou, provoquant l’inquiétude chez les producteurs de choux pour la sauvegarde de leur production.
          • Objectif : développer des moyens de lutte alternative contre l’aleurode du chou
          • Principaux résultats : 
                 o La punaise prédatrice Macrolophus pygmaeus a été étudiée en 2023 en conditions contrôlées : elle est capable de prédater tous les stades de l’aleurode du chou.
                 o L’étude de produits de biocontrôle menée en 2021, 2022 et 2023 a montré que c’est le mélange d’huile essentielle d’origan et de citronnelle qui présente la meilleure efficacité pour réduire les populations d’aleurodes en conditions contrôlées.
          • Livrables : l’article publié dans Terres & Territoires le 28 mars 2025 est à consulter ici
 

Aleurode du chou

Recherche de solutions alternatives contre les punaises phytophages en cultures de fraises (2019 - 2022)
          • Contexte : la fraise est une production importante qui représente 200 ha dans les Hauts-de-France. Les cultures de fraises sont confrontées à des attaques croissantes de punaises phytophages depuis plusieurs années. Les pertes peuvent atteindre 80% du rendement selon les parcelles et les variétés. Dans le Nord de la France, plusieurs espèces peuvent être rencontrées sur fraisier, en particulier la punaise de l’ortie Liocoris tripustulatus et des punaises du genre Lygus. Les principaux dégâts sont des déformations des fraises dues aux piqûres sur les fruits encore verts. Les fraises deviennent ainsi non commercialisables. Les punaises peuvent aussi entraîner un avortement des fleurs.
          • Objectif de l’étude : acquérir des connaissances sur les espèces de punaises phytophages présentes en cultures de fraise dans le Nord et développer des moyens de lutte alternative contre ces punaises.
          • Principaux résultats : l’étude a permis d’identifier l’espèce la plus préoccupante pour la production à savoir Liocoris tripustulatus.
          • Livrables : la fiche technique est à consulter ici

Dégâts sur cultures de fraises

Développement de l’aménagement des Zones Non Traitées (ZNT) (2021 - 2025)
          • Contexte : depuis 2019, différents décrets et arrêtés ont défini les zones non traitées (ZNT) comme des zones où l’utilisation des produits phytopharmaceutique est interdite sur une distance de sécurité. La largeur de la ZNT dépend de plusieurs paramètres : la culture, le type de produits utilisés et les possibilités de réduire la dérive. De ce fait, l’agriculteur doit gérer cette zone incompressible sans traitement phytopharmaceutique lorsqu’il utilise des produits phytosanitaires de type CMR1 et CMR2 à proximité des lieux ciblés. Certaines cultures importantes pour le Nord de la France ne permettent pas de laisser la culture sans traitement. C’est le cas, par exemple pour la pomme de terre, l’oignon ou le chou-fleur pour lesquels le risque est de laisser se développer des foyers de contamination dans les bordures.
          • Objectif de l’étude : évaluer l’intérêt, en matière de protection des cultures, d’une bande fleurie implantée en ZNT vis-à-vis des auxiliaires et des ravageurs dans les cultures.
          • Principaux résultats : le nombre d’insectes présents dans la bande fleurie (implantée dans la ZNT) est entre 2 à 4 fois plus élevé que dans la culture. La bande fleurie constitue une zone refuge pour des insectes peu présents voire absents des parcelles agricoles comme les pollinisateurs. Les bandes fleuries abritent aussi une biodiversité qui peut être neutre dans la culture adjacente : diptères, hétéroptères, coléoptères, … Les plantes messicoles (bleuet, coquelicot, chrysanthème des moissons) bien que chères à l’achat présentent un intérêt pour l’entomofaune.
          • Livrable : l’affiche A3 de présentation sur l’étude créé en 2022 et mise à jour en 2023, à consulter ici. Une synthèse des résultats sera publiée en 2025.

Aménagement d'une Zone Non Traitée

Stress hydrique et maladies en culture de pommes de terre (2023 - en cours)
          • Contexte : depuis quelques années, les agriculteurs font face à des aléas climatiques comme des périodes de sécheresse (à l’instar de la première moitié de l’année 2022) ou à l’inverse des excès d’eau (comme en 2021 ou encore fin 2023). Depuis 50 ans le nombre de jours estivaux a quasiment doublé sur différentes stations de la région Hauts-de-France. Les conséquences pour les productions végétales sont nombreuses comme des risques de stress thermique dont l’échaudage au printemps et en été ou encore la menace de stress hydrique. La pomme de terre se distingue des autres cultures par son utilisation productive de l’eau. Au cours du cycle de production de la pomme de terre, deux phases sont très sensibles au manque d’eau : la phase d’initiation des tubercules et la phase de grossissement. Au-delà d’une perte de rendement liée à des températures importantes et au manque d’eau, le stress hydrique peut également entraîner des désordres physiologiques (pommes de terre difformes), accélérer la sénescence et donc stopper le développement des tubercules et le développement de maladie (alternaria). Inversement, l’irrigation peut aussi entraîner des dommages sur la plante comme la gale en liège.
          • Objectif de l’étude : définir des variétés de pommes de terre moins sensibles au stress hydrique et aux maladies, destinés au marché du frais et de l’industrie.
          • Principaux résultats : en 2023, des premières tendances ont été observées sur la partie de l’essai non irriguée : les variété El Mundo, Palace, Camel, Decibel et Vogue montraient des résultats intéressants puisqu’elles ne semblaient pas avoir été impactées par le stress hydrique. Cependant, le contexte climatique de 2024 n’a pas permis de compléter les résultats : l’étude de 2025 permettra de les enrichir. 
          • Livrables : l’étude a commencé en 2023.

Evaluation de bandes de couverts intraparcellaires pour la protection des cultures (2025 - en cours)
          • Contexte : des bandes de couverts herbacés ont été implantées en 2024 et 2025 sur un site-pilote dans le Cambrésis par la Fédération des Chasseurs du Nord pour créer des zones alimentaires et de refuge pour la perdrix grise, oiseau des plaines en diminution. Ces bandes de couverts ont été implantées au sein des parcelles (blé, lin, …) et sont espacées tous les 72 mètres pour créer un maillage d’aménagements propices à la biodiversité. FREDON Hauts-de-France étudie ces bandes de couverts pour leur utilité en termes de protection des cultures et notamment pour favoriser le service de régulation des ravageurs par les auxiliaires.
          • Objectif de l’étude : étudier l’impact de l’implantation de bandes de couverts intraparcellaires sur les populations d’insectes auxiliaires et ravageurs.
          • Principaux résultats : l’étude a débuté au printemps 2025.
          • Livrables : voir le post publié sur les réseaux sociaux de FREDON et présentant les suivis en cliquant ici

Couvert intraparcellaire

Pour en savoir plus, vous pouvez contacter :
* Salomé JOUBERT : 03-21-08-88-72 ou salome.joubert@fredon-hdf.fr
* Sandrine OSTE : 03-21-08-62-91 ou sandrine.oste@fredon-hdf.fr